• 4 contre-vérités sur la dictée

      

    Bannie de l'école primaire, la dictée se refait une santé dans les maisons de retraite.

     

    Au moment où Mme la Ministre réussit un bon coup de com' en déclarant "obligatoire" une dictée quotidienne à l'école primaire, il convient de rappeler l'intérêt de cet exercice en faisant un peu de ménage dans les critiques qui lui sont faites. 

    1 - La dictée est un exercice artificiel.

    L'orthographe ne pourrait se pratiquer que dans des situations d'écriture, de "production" d'écrit. Personne n'écrit sous la dictée dans la vraie vie.

    Faux : la dictée prépare à la prise de notes, pratique fondamentale dans le monde professionnel d'aujourd'hui. En outre, rédiger un texte, c'est aussi, bien souvent, se dicter les phrases à soi-même. C'est surtout le cas dans des phases de mise en forme, ou bien dans le cas de phrases un peu complexes qui nécessitent un temps de réflexion purement formel. 

    2 - La dictée n'apprend rien, c'est un exercice d'évaluation.

    Faux : en prenant en note un texte qui n'est pas le nôtre, on s'entraîne à exercer son attention à la dimension formelle de l'expression langagière. On n'apprend pas de règles d'orthographe en pratiquant la dictée, mais on s'exerce à les mettre en oeuvre. 

    3 - La dictée est un exercice purement formel.

    Faux : pour pouvoir prendre un texte sous la dictée, il faut impérativement le comprendre. Un enseignant consciencieux commence toujours par lire le texte et à en faire l'explication, sous une forme ou sous une autre, de manière plus ou moins longue. 

    Une dictée bien faite entraîne justement à faire tous les allers et retours nécessaires entre le sens et la forme.

    4 - La dictée met les élèves en échec.

    Faux, si l'on pratique très tôt la dictée, dès l'apprentissage de l'écriture, et qu'on commence aussi l'apprentissage de l'orthographe au même moment.

    De la même manière que l'on doit lier dès le départ l'apprentissage des quatre opérations à l'apprentissage de leur utilisation concrète, il faut lier l'écriture et l'orthographe, notamment par l'exercice de la dictée. 

    Pratiqué ainsi, il n'y a pas de raison pour que les élèves ressentent la dictée comme un exercice piégé. Malheureusement, les nouveaux programmes de français retardent l'apprentissage systématique de l'orthographe et le dissocient du moment de l'apprentissage de l'écriture-lecture. 

    ***

    Ajoutons que la dictée n'est pas essentiellement liée à une notation dégressive, sur 20 ou sur 10, ni même à la note chiffrée. Les opposants à la dictée en donnent une image figée, engoncée dans un amalgame de caractéristiques accessoires, qui ne remettent pas en cause l'intérêt de l'exercice. 

     


  • Commentaires

    1
    Dimanche 20 Septembre 2015 à 12:21

    Très bonne mise au point, claire et concise.

     

     

     

    Remarques sur un paragraphe :

    "Faux : la dictée prépare à la prise de note, pratique fondamentale dans le monde professionnel d'aujourd'hui. En outre, rédiger un texte, c'est aussi, bien souvent, se dicter les phrases à soi-même. C'est surtout le cas dans des phases de mise en forme, dans le cas de phrases un peu complexes qui nécessitent un temps de réflexion purement formel."

    prise de note : peut-être un s à "note"

    bien souvent : j'aurais dit "toujours"

    phases : phrases

    "où" : peut-être "ou" (je ne comprends pas trop cette dernière phrase, le lien avec l'idée générale du pragraphe)

     

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    2
    Mardi 22 Septembre 2015 à 20:36

    J'ai oublié de te remercier, Spino. Dont acte.

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