-
Un schéma pour visualiser les notions de sujet et d'objet de l'action
Trop souvent, le complément d'objet du verbe est repéré par les élèves grâce à des critères de distribution. Dans le pire des cas, il s'agit du premier nom qui a le malheur de se trouver après le verbe, et dans le meilleur, c'est un complément du verbe qu'on ne peut pas supprimer.
Je ne critiquerai pas cette dernière conception, issue de la linguistique des années 70. Cécile Revéret le fait très bien dans quelques textes que l'on peut trouver sur le net. Au hasard : Comment faire apprécier la grammaire ? ou Un cours de grammaire au collège (en attendant un livre sur l'enseignement de la grammaire au collège, qui ne devrait pas tarder).
Résumons son propos. Le meilleur moyen de repérer le complément d'objet est de se familiariser avec la notion d'objet de l'action. Certains verbes expriment une action qui n'a besoin que d'un sujet pour advenir : "Je nage". D'autres actions ont absolument besoin d'un "objet" sur lequel s'exercer. Pour "manger", il faut quelqu'un qui mange (le sujet) et quelque chose qui est mangé (l'objet). Sans personne pour manger, on ne peut pas manger. Sans rien à manger, on ne peut pas manger non plus.
Tout autre méthode oublie la dimension sémantique des mots, leur poids de chair, et se contente de voir dans la syntaxe un pur formalisme arbitraire. Seul le repérage sémantique du CO est véritablement utile, en ce qu'il permet aux élèves de s'habituer à donner un sens aux mots qu'ils utilisent et une logique à la forme de leurs phrases.
Voici un schéma que j'ai conçu pour aider les élèves à connaître les rapports entre le sujet, l'action et son objet.
Le choix de l'action n'est pas innocent, puisqu'il permet, dans les grandes classes, d'esquisser une petite étymologie des mots "sujet" et "objet". Le but est de faire comprendre, dès la 6e, que le sujet et l'objet sont les deux faces d'un même pièce, en l'occurrence l'action.
-
Commentaires
3MartinDimanche 26 Janvier 2014 à 20:48Pour mettre de la couleur :-)
On voit que Saturne, s'il n'a rien à manger, ne peut pas manger. Pas d'objet à l'action de manger, pas d'action de manger.
Ajouter un commentaire
Celui-ci me paraît bien même pour des petits de primaire, je te le pique tiens !